Profession de foi

 

L’Université de Nantes est aujourd’hui arrivée à un tournant

D’un côté, elle peut s’enorgueillir d’excellents résultats et d’une belle dynamique au niveau de chaque composante, tant sur le plan de l’enseignement que de la recherche où beaucoup de travail a été réalisé. Cela est dû au dévouement de son personnel et à son sens du service public. Et c’est dans cet esprit que nous voulons envisager l’avenir.

Mais d’un autre côté, force est de constater que plusieurs grands projets (COMUE UBL, Nantes Université…) ont successivement échoué. C’est sans conteste le résultat de la politique d’une présidence, qui a systématiquement ignoré l’avis des personnels (ce qui serait encore renforcé par les statuts de la NU) avec pour seule solution à tous les problèmes, déconstruire pour reconstruire, en rajoutant des strates et des niveaux. Doit-on croire aujourd’hui celles et ceux qui prônent l’excellence alors qu’ils ont eux-mêmes failli dans leurs projets comme dans leurs engagements ? Celles et ceux qui confondent communication et action concrète ? Celles et ceux dont l’action a contribué à la dégradation de nos conditions de travail et à la multiplication de nos tâches et de nos missions ?

Face à ce constat, nous avons décidé de réunir de nouvelles forces et de constituer une liste, soutenue et initiée par l’intersyndicale, mais ouverte à toutes celles et tous ceux qui croient et œuvrent à une université ambitieuse, exigeante, réellement démocratique, véritablement au service des personnels et de la réussite de ses étudiants, à une université qui assure pleinement ses missions de service public.

 

Pour ce faire, nous proposons :

  • une université dont la politique puisse être débattue par les personnels, où les instances représentatives restent élues, et disposent d’une information complète et fiable ;
  • de repartir de l’énorme travail réalisé dans chaque composante et chaque laboratoire, des collaborations existantes et des solutions qui fonctionnent pour penser de nouveaux projets mais aussi reprendre et réorienter de plus anciens. Ainsi les échecs et erreurs passés doivent servir pour enrichir l’élaboration de projets ambitieux mais libérés des questions de gouvernance qui ont contribué au retrait de NExT ;
  • une excellence qui n’aurait pas d’excellence que le nom mais qui corresponde à l’ambition de nous donner les moyens de bien faire ce que nous savons faire, que ce soit du côté de l’enseignement et de la pédagogie, de la recherche ou du fonctionnement technique et administratif de l’université (voir les points ci-dessous).

 

Développer une politique scientifique ambitieuse
à la mesure des enjeux d’aujourd’hui et de demain

Une politique de recherche de haut niveau dépend d’une visibilité à long terme des laboratoires et d’un ancrage disciplinaire fort. Dans un contexte où le fonctionnement des laboratoires dépend de plus en plus de financements sur projets, nous nous engageons à soutenir les laboratoires dans leur diversité disciplinaire et à les impliquer dans l’élaboration de la politique de l’établissement. Si nous soutenons la réponse à des appels d’offres en fonction des exigences conjoncturelles, notre position est que cette stratégie ne doit pas mettre en danger le savoir-faire disciplinaire ou la pérennité de nos laboratoires. Dans un système où tout le monde est en compétition contre tout le monde, la créativité tend à disparaître des laboratoires.

  • Nous défendrons une politique scientifique d’excellence durable, pensée à long terme, sur des crédits récurrents, diverse, libre et portée par des personnels enseignants, chercheurs et BIATSS bénéficiant de la stabilité du statut de fonctionnaire. Nous défendrons des politiques scientifiques et de ressources humaines qui privilégient les collaborations équilibrées entre université, organismes de recherche, écoles.

 

Agir contre la dégradation des conditions de travail

La litanie des réformes successives, l’austérité budgétaire très forte, ont conduit à des réorganisations des services qui ont trop souvent abouti à une dégradation globale des conditions de travail de l’ensemble des personnels – de bibliothèques, ingénieurs, administratifs, techniciens et agents de service, enseignants, enseignants-chercheurs et chercheurs –, une perte de sens et une réelle souffrance au travail pour beaucoup (voir l’expertise CHSCT sur la NUN).

L’emploi précaire s’est trop développé, nous souhaitons que les tâches pérennes amènent la transformation des CDD en CDI là où le recrutement de fonctionnaires – qui doit rester la règle – n’est pas permis par le cadre réglementaire actuel.

Si les réorganisations des services font partie de la vie de l’université, UFR, laboratoires et services, elles doivent être réalisées dans le sens de l’amélioration du service public et des conditions de travail des personnels et des étudiants. Ces réorganisations doivent s’appuyer sur l’avis et l’expertise des personnels concernés.

La réforme de la fonction publique réduit les instances paritaires (fusion des CHSCT et des CT) et les possibilités d’expression des personnels. Nous devons les développer au sein de l’établissement.

  • Pour une mise en place et un fonctionnement du Comité social (fusion des Comités d’hygiène, sécurité et conditions de travail avec le Comité technique) vraiment accompagné par la direction de l’Université ;
  • Pour une véritable lutte contre les risques psycho-sociaux avec l’affectation des moyens nécessaires ;
  • Pour agir concrètement en faveur d’une égalité entre les femmes et les hommes à l’université ;
  • Pour une affectation prioritaire des postes vers les composantes et les services de manière à prendre en compte la surcharge de travail qui affecte notamment les personnels BIATSS.

 

Avoir les moyens d’enseigner et de promouvoir la réussite de tous

L’une des principales missions de service public de l’Université est celle de la formation et de la diffusion des savoirs. C’est une fonction émancipatrice et de promotion sociale qui ne doit pas être fondée sur une discrimination par l’argent, ou par un quelconque critère social ou géographique. Cela nécessite des moyens pour les équipes enseignantes et une politique volontariste, consciente des réalités de terrain.

  • Pas d’augmentation des frais de scolarité ;
  • Le maintien d’un lien fort entre enseignement et recherche (notamment par le rejet de la loi en préparation, la LPPR, et du moyen qu’elle constitue pour les présidences d’élever le plafond de 192 h de cours pour les enseignants-chercheurs pour ne pas recruter) ;
  • La prise en compte des spécificités disciplinaires, c’est-à-dire de la diversité en termes de nécessités pédagogiques, de manières de faire, de besoins et de moyens selon les disciplines ;
  • Un appui à la pédagogie qui ne confond pas affichage et moyens, qui ne privilégie pas le conseil pédagogique au recrutement d’enseignants et aux moyens techniques ;
  • Un financement pérenne des formations qui n’est pas tributaire d’appels à projets.

 

Pour une vraie démocratie: un projet et non un candidat !

Parce qu’un projet réel et démocratique doit être le produit d’un débat d’idées et émerger de la discussion avec celles et ceux qui œuvrent sur le terrain, et non pas une opération de communication autour d’une femme ou d’un homme supposé·e providentiel·le, nous avons fait le choix de ne pas présenter, dans un premier temps, un candidat et son équipe mais bien un programme.

L’université démocratique que nous proposons commence ainsi dès maintenant. Dans les jours à venir, nous vous proposerons des temps d’échange. Nous vous présenterons notre vision de l’université. Nous viendrons aussi recueillir vos avis, vos idées, votre expertise et votre connaissance des situations concrètes, tous ces éléments qui feront de l’université de Nantes «votre» université, et dont nous ferons le substrat du projet que nous nous engageons à défendre dans les quatre années à venir.

Si cette liste l’emporte, un·e président·e et tous les membres de son équipe seront désigné·e·s en son sein et parmi ses principaux soutiens. Cette méthode se veut à rebours de toutes nos habitudes, mais elle se veut aussi un gage de notre volonté de sortir de l’individualisation et de la personnalisation au profit du collectif et du travail sur les faits.

Listes ouvertes soutenues par les sections FSU, CFDT, FO, SNTRS-CGT de l’Université de Nantes

 

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